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Campus Condorcet

Par env93wp

En tant qu’électeurs et habitants de La Plaine Saint-Denis, nous demandons à nos élus de ne pas délivrer le permis de construire pour un nouveau bâtiment sur l’îlot 4 du Campus Condorcet, par-dessus le parc actuel.

Lors d’une réunion d’information organisée le 28 janvier par le Campus Condorcet, nous avons été surpris de voir un adjoint au maire de Saint-Denis et élu du Conseil de Territoire de Plaine Commune, Adrien Delacroix, faire l’éloge de la construction d’un bâtiment supplémentaire, et donc de la destruction d’un parc qui fait partie de notre quartier. 

Or, le projet de destruction de ce parc végétalisé :

  • veut s’accaparer 150 millions d’euros de l’état
  • pour construire un bâtiment vide, entouré d’autres bâtiments vides 
  • supprimerait un lieu de vie de quartier, et donc augmentera les chances que le futur bâtiment soit vide
  • empirerait une carence d’espaces verts dans le quartier
  • menace des espèces protégées

 La destruction du parc supprimerait un lieu de vie de quartier

Le manque d’espaces verts dans le quartier est déjà un facteur qui décourage à venir dans notre quartier. Le Plan Local d’Urbanisme intercommunal (PLUi) Plaine Commune soutient ce constat de manque de végétalisation sur le territoire dans son évaluation environnementale.

{Les espaces verts} offrent aux habitants et usagers du territoire des aménités positives. Ils sont des lieux de détente et de promenade […] (PLUi 1.4, Section 2.1.2.1).

Nous sommes une centaine d’utilisateurs réguliers de ce magnifique parc à se concerter aujourd’hui. Nous pouvons témoigner que le parc de l’îlot 4 nous a permis de développer des amitiés et de renforcer la communauté, certes, mais aussi nous a offert un espace vert bien nécessaire dans une ville pleine de béton et de bureaux vides.

Le parc de l’ilôt 4 est un des rares lieux où des gens se retrouvent tous les jours pour vivre ensemble et créer des liens ; le mettre en danger, ce serait un pas en arrière pour l’attractivité du quartier. 

La destruction du parc empire une carence d’espaces verts

L’évaluation environnementale du PLUi Plaine Commune, classe tout le quartier environnant à l’îlot 4 du campus comme un “Secteur carencé en espaces verts publics” : 

 

Cette carence de notre quartier est d’autant plus pesante qu’elle s’inscrit dans une insuffisance généralisée à tout le territoire intercommunal.

Or, c’est l’engagement de Plaine Commune, mais aussi du Campus Condorcet, d’améliorer la situation des habitants à cet égard :

Le site du Campus Condorcet et du Grand Equipement Documentaire à Aubervilliers (secteur UGc et UGged) répond aux enjeux de développement des espaces verts et de désimperméabilisation des terrains du Sud du territoire. Les exigences en matière d’espace libre, espace végétalisé et espace de pleine terre sont accrues. 

La destruction du parc menace des espèces protégées

Nous collaborons actuellement avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) sur au moins cinq oiseaux d’espèces protégées qui ont été observés et photographiés dans le parc, afin d’évaluer les menaces que cette construction pourrait présenter. Aucune information sur les études réalisées n’a été fournie par le campus ni par la Commune au moment de la réunion.

Or, la biodiversité est déjà en difficulté au sein de Plaine Commune :

Certains secteurs, au sud du territoire en particulier, sont particulièrement carencés en espaces de nature et en biodiversité, et très vulnérables aux fortes chaleurs. (PLUI 1.4, Section 2.1.2.1)

La préservation de la biodiversité fait partie des objectifs du schéma “Trame verte et bleue” adopté par Plaine Commune, qui comprend : « préserver les noyaux primaires et secondaires de biodiversité, maintenir et diversifier les habitats favorables aux espèces locales.

Le Campus Condorcet, dans le même PLUi, est engagé à une “prise en compte renforcée de la trame verte et bleue” exactement là où est prévu le nouveau bâtiment :

 La destruction du parc est inutile pour le Campus, dont les bâtiments sont vides

Lors de la réunion d’information, des représentants du campus ont reconnu que le taux d’occupation des bâtiments actuels était en dessous des prévisions et bien en dessous de leur capacité maximale. La totalité des activités prévues pour le futur bâtiment du lot 4 pourraient être hébergées dans les bâtiments existants du campus, sans engager de dépenses supplémentaires ou de diminution du taux d’espaces verts.

En particulier dans le nouveau bâtiment que construira le campus dans sa partie nord, destiné à l’origine pour le siège de l’EPHE qui a annoncé qu’il restera à Paris

Par ailleurs, le nouveau schéma directeur environnemental d’aménagement de la région Ile de France (SDRIF-E) va imposer avant toute nouvelle construction d’immeuble tertiaire que soit établi un bilan de l’occupation et de l’usage des immeubles existants dont un grand nombre reste vacant partiellement ou totalement.

 La destruction du parc est un gâchis assumé de l’argent public

Lors de la réunion d’information, des représentants du campus ont indiqué que des changements au projet immobilier n’étaient pas envisageables car des aides de l’État, à hauteur de 150 millions d’euros, étaient déjà engagées ; que des modifications au projet risquent de remettre ces aides en cause.

Cette suggestion de la part du Campus Condorcet de dépenser des financements de l’État uniquement parce que l’argent est disponible, à des fins visiblement inutiles, est simplement injustifiable. Dans un contexte de maîtrise du déficit public de l’État, c’est un affront fait aux électeurs de la Plaine et à l’intérêt public.

 Nous ne pouvons tolérer le soutien apporté par des élus de notre territoire à cette construction. Un projet qui veut s’accaparer 150 millions d’euros de l’état pour construire un bâtiment vide, entouré d’autres bâtiments vides, bâtiment qui diminuerait la végétalisation et la vie de quartier, et donc augmentera ses chances d’être vide ; en plus de menacer l’habitat d’espèces protégées. 

Il s’agit d’une violation de tous les principes énoncés dans les engagements de Plaine Commune et d’une atteinte à la qualité de vie des habitants. Nous implorons donc nos élus de refuser de délivrer un permis de construire pour ce bâtiment.

Il est de notre devoir, en tant que résidents, de défendre notre qualité de vie et environnement, mais aussi du devoir des Mairies de Saint-Denis et Aubervilliers d’agir dans l’intérêt de notre communauté et de notre planète. 

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