La sanctuarisation impérative des jardins du Cornillon à Saint-Denis
Les jardiniers des jardins familiaux du Cornillon à, Saint-Denis ont organisé une manifestation festive le 23 juin pour accélérer les démarches de sauvegarde de leurs parcelles dont la pérennité ne semble pas assurée. Suite aux pollutions provoquées par le chantier proche de la Société du Grand Paris, la Mairie de Paris, propriétaire de ces terrains, a fait réaliser un diagnostic qui a révélé « un sol dégradé à fortement dégradé en métaux, notamment en plomb, sélénium, cadmium, cuivre, mercure et zinc sur l’ensemble des jardins ».
L’ARS (Agence régionale de Santé) a ainsi interdit le jardinage et la consommation des productions des potagers du Cornillon. Pour améliorer les connaissances en vue de statuer sur les différents usages possibles, l’ARS préconise maintenant l’amélioration des connaissances afin de ré autoriser certaines activités sur le site : pollution des sols en profondeur, EQRS (Evaluation Quantitative des Risques Sanitaires) prenant en compte la bioaccessibilité du plomb et détaillant les différents scénarios d’exposition.
Ces nouvelles investigations doivent être réalisées au plus vite alors qu’à la pollution des sols vont se superposer une nouvelle dégradation des terres par manque d’entretien et l’atrophie des liens sociaux générés par l’activité des jardins.
Les demandes de la Ville de Saint-Denis à la Ville de Paris pour réaliser sans attendre ces analyses complémentaires, s’ajoutent aux revendications des jardiniers du Cornillon pour la sanctuarisation de ces 23 parcelles déjà réduites par la construction du Stade de France en 1998.
La préservation de ces jardins, comme l’ensemble des jardins familiaux et ouvriers identifiés dans le PLUi de Plaine Commune, ne peut par ailleurs être contestée, tant le PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durable) de ce PLUi affirme « Protéger l’agriculture urbaine sous toutes ses formes et soutenir son développement ».
Doté de 30 millions d’euros, le dispositif de soutien à l’agriculture urbaine et aux jardins partagés du plan France Relance annoncé par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation[1] doit permettre d’accompagner la remise en état de ces jardins ancrés des projets locaux à visée environnementale et sociale pour les populations des zone urbaines et périurbaines (notamment dans les quartiers prioritaires et zones de renouvellement urbain). Les financements pour les jardins partagés sont désormais disponibles.
Dans un communiqué de presse le 21 janvier 2021, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation affirmait : « Je crois profondément à l’agriculture urbaine pour trois raisons principales. Elle permet tout d’abord de remettre de la nature en ville en remplaçant des espaces de béton par des espaces de végétalisation. Les fermes urbaines remplissent une fonction pédagogique très importante, notamment auprès des enfants. En outre, l’agriculture urbaine tisse un lien social très fort en changeant concrètement et durablement la vie des habitants des quartiers concernés. ».
Il est temps de passer aux actes.